Les commotions cérébrales sont une forme de traumatisme crânien découlant généralement d’un choc à la tête. Aussi connues sous le nom de traumatisme cranio-cérébral léger (TCCL), les commotions cérébrales se manifestent par divers symptômes, dont les maux de tête, la nausée ainsi que les troubles de mémoire et de concentration. Comme les signes physiques sont limités ou difficiles à quantifier, il peut s’avérer complexe d’émettre un diagnostic précis sans apport du patient, ce qui peut entraîner la remise en cause du caractère légitime des réclamations pour blessure. Pour évaluer ces réclamations, il faut d’abord comprendre l’état actuel des connaissances en matière de commotions cérébrales et juger des limites d’application de ces connaissances dans le cadre de la résolution des cas.
Il existe à l’heure actuelle de nombreuses hypothèses quant aux mécanismes d’une commotion cérébrale, les dernières recherches ayant permis d’établir une corrélation avec la déformation subie par le cerveau et la pression intracrânienne. Sur le plan biomécanique, l’évaluation des déformations cérébrales nécessite des détails approfondis sur l’accident qui pourraient être impossibles à obtenir dans un contexte industriel. Nous devons donc nous tourner vers la recherche, qui étudie la corrélation entre la réponse du cerveau et les indicateurs cinématiques, tels que l’accélération et la durée du choc. À ce jour, l’étude la plus poussée à ce sujet a été réalisée en 2004. Dans le cadre de celle-ci, les chercheurs ont reconstitué expérimentalement 24 chocs à la tête subis par des footballeurs (Zhang2004)[1]. Ils ont mesuré la cinématique de la tête et catégorisé les chocs selon que l’athlète a subi ou non une commotion cérébrale. Les chocs à la tête ont aussi été recréés par ordinateur pour recueillir des données plus détaillées et ainsi permettre d’évaluer la cinématique de la tête et la réponse du tissu cérébral aux fins de l’étude.
Les résultats de l’étude et les méthodes statistiques sur lesquelles elle s’appuie ont permis aux auteurs de tracer des courbes de probabilité pour plusieurs indicateurs cinématiques, et ainsi d’établir une probabilité selon des critères de blessure. L’étude de 2004 a en grande partie été corroborée par d’autres études réalisées avant et après celle-ci. L’accélération angulaire, soit l’accélération résultant de la rotation de la tête autour d’un de ses axes, est un autre indicateur cinématique qui a théoriquement une incidence significative sur l’apparition des symptômes de commotion. Cependant, il a récemment été suggéré qu’il est improbable qu’un traumatisme cérébral survienne en l’absence de choc en raison de la biomécanique impliquée dans la transmission d’assez d’énergie à travers le cou humain, et ce, sans que le cou subisse une blessure importante. De plus, les études de corrélation statistique lors de reconstitutions d’accidents n’ont pas révélé que l’accélération angulaire était un facteur significatif comparativement à d’autres indicateurs cinématiques.
Bien que des recherches notoires soient en cours afin d’identifier et évaluer les indicateurs de blessure et ensuite déterminer ceux qui sont les » meilleurs » pour prédire les blessures, l’exactitude des prédictions demeure faible. Les milieux médicaux et universitaires continuent donc de s’interroger sur le mécanisme exact des commotions cérébrales et sur la validité d’utiliser ces critères dans la pratique. De plus, certains autres facteurs de risque n’ont pas été quantifiés, comme l’effet cumulatif de chocs multiples à la tête ou l’incidence des antécédents de commotion d’un patient. On a également observé que des facteurs psychologiques influent sur la manifestation et la durée des symptômes, ainsi que le développement d’un syndrome post-commotionnel persistant.
Avec suffisamment de renseignements précis, les ingénieurs en biomécanique de CEP peuvent reconstituer l’accident puis faire une évaluation biomécanique se penchant sur les indicateurs cinématiques observés à la tête. Ceci peut être utile pour déterminer si la tête a subi un choc et, le cas échéant, comment celui-ci s’est produit, ainsi que pour comparer la cinématique observée à celle qui se trouve dans la littérature relative aux commotions cérébrales. Cependant, comme les critères de tolérance cinématique font encore l’objet de vives discussions, nous devons nous contenter de probabilités conservatrices tout en tenant compte des autres facteurs possibles lorsque nous formulons un avis sur un cas de commotion cérébrale. Le domaine du génie biomécanique en est un qui évolue rapidement. Chez CEP, nous sommes constamment à l’affût des percées réalisées en recherche et en médecine à propos des commotions cérébrales. En restant au fait des dernières recherches, nous nous assurons que vos réclamations soient traitées aussi rigoureusement que possible sur le plan scientifique.
Si vous avez des questions ou souhaitez en savoir plus sur ce sujet, veuillez communiquer avec notre équipe en biomécanique et blessure ou Isabelle Murray, ing., M.Sc.A. au 877 686-0240 ou info@cep-experts.ca
[1] L. Zhang, K. H. Yang et A. I. King. » A proposed injury threshold for mild traumatic brain injury « . Journal of Biomechanical Engineering, vol. 126 (2004): pp. 226-236.