Nos dossiers les plus mémorables – première partie


Des roulottes modifiées à des réservoirs d’eau volants

 

Les experts de CEP Forensique investiguent un grand nombre de sinistres chaque année. Si beaucoup de dossiers sont simples à régler, plusieurs sortent tant de l’ordinaire que les ingénieurs s’en souviennent des années plus tard. Pour entamer cette série d’infolettres qui relatera ces histoires loufoques, inhabituelles et marquantes, nous avons rencontré trois ingénieurs spécialisés en mécanique, soit Hugo Julien et Pierre-Luc Ménard du bureau de Montréal ainsi que Pieric Savary du bureau de Québec.

Facebook à la rescousse

On dit souvent qu’il faut faire attention à ce qu’on publie sur les réseaux sociaux. Un propriétaire de roulotte l’a appris à ses dépens. Lors d’une investigation d’incendie, la roulotte à l’étude était très endommagée, avec un mur complètement détruit. L’ingénieur, tentant d’expliquer l’état de ce mur, a questionné le propriétaire, qui a affirmé qu’aucune réparation ou modification n’ont été réalisées à cet endroit. Ce dernier a même invité l’ingénieur à visiter sa page Facebook pour y trouver des photographies de l’intérieur de la caravane. Une image particulière, datant de quelques semaines avant le sinistre, a accroché l’œil de l’expert. À l’arrière-plan, on pouvait clairement y voir un mur dénudé et une panoplie de fils électriques. Il s’agissait bien sûr du mur consumé par les flammes. Selon toute vraisemblance, des travaux ont été réalisés sur le module de glisse permettant l’expansion et la contraction de la roulotte. Quelle trouvaille, considérant que l’incendie, de nature électrique, s’est déclaré exactement à cet emplacement ! Le propriétaire y pensera sûrement à deux fois avant de partager son profil dans le futur.

Cache-cache aquatique

Les dégâts d’eau majeurs sont de véritables cauchemars de propriétaires. Dans bien des cas, les résidents rentrent d’une journée de travail ou de vacances à l’étranger pour trouver leur domicile submergé. Dans ce cas-ci, une fuite d’eau s’est déclarée dans un domicile, vis-à-vis du robinet extérieur alimentant généralement les boyaux d’arrosage. Par chance, le propriétaire était sur place. Il n’avait plus qu’à trouver le mécanisme pour mettre fin à l’écoulement d’eau. Une vraie partie de plaisir… du moins c’est ce qu’il pensait. Trouvant finalement un robinet d’arrêt, il l’a fermé, sans effet sur la fuite. En panique, il a contacté un plombier, qui s’est présenté d’urgence sur place. S’en est suivi une partie de cache-cache effrénée pour trouver la pièce dissimulée. Le plombier a finalement dû réparer la fuite pendant que l’eau remplissait l’habitation. Ce n’est que plus tard qu’ils ont situé le robinet d’arrêt au sous-sol, à l’extérieur de l’unité. L’emplacement non conforme de cette pièce a été une dure leçon pour le propriétaire, qui s’est senti impuissant devant le débit d’eau constant.

C’est un oiseau, c’est un avion…

Se faire réveiller au beau milieu de la nuit par un bruit d’explosion, il y a de quoi être inquiet. S’armant de courage, une personne a examiné toutes les pièces de sa maison pour trouver l’origine d’un grand bruit. En levant les yeux au ciel, sa surprise fut grande d’apercevoir les étoiles par un trou béant dans son toit. Retraçant l’origine du bris, la personne a remarqué que le réservoir d’eau chaude n’était plus à sa place. S’envolant par une fuite de pression importante, il a défoncé au passage un plancher, une cage d’escalier et le plafond avant d’atterrir sur le terrain d’un voisin, à plus de 60 pieds! L’ingénieur a ensuite examiné la pièce à l’origine du sinistre. Il a découvert une défaillance des mesures de sécurité. En effet, le thermostat a mal capté la température de l’eau, entraînant l’augmentation continue de la chaleur, et, par conséquent, de la pression dans le réservoir. La soupape de surpression, qui aurait dû s’ouvrir pour maintenir une pression adéquate, a également fait défaut. C’est cette double défaillance qui a permis à une quantité incroyable de gaz de s’échapper par une ouverture, transformant l’appareil en véritable fusée. Heureusement, personne n’a été blessé dans cet incident saisissant.

Des roulottes modifiées à des réservoirs d’eau volants, les ingénieurs mécaniques en voient des vertes et des pas mûres. Pour la plupart d’entre eux, déterminer la cause des défaillances peut s’avérer une tâche complexe, mais il s’agit d’un bon côté de cet emploi qui assouvit leur curiosité innée. Soyez à l’affût en automne pour découvrir de nouveaux ingénieurs de CEP Forensique et leurs dossiers marquants.

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